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«Ras le bol général»

En Gironde, les Jeunes Agriculteurs lancent «un avertissement au gouvernement»

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Les agriculteurs en colèredossier
Après le mouvement massif de l’hiver dernier, les exploitants agricoles mobilisés près de Bordeaux alertent sur leurs conditions de travail et la difficulté à gagner leur vie. Fustigeant «les fausses promesses et les demi-mesures», ils appellent l’exécutif à réagir à leur «appel de détresse» avant la mi-novembre.
Des membres du syndicat des Jeunes Agriculteurs sur la porte Saubotte de Sauveterre-de-Guyenne, en Gironde, le 23 octobre 2024. (Thibaud Moritz/Libération)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 23 octobre 2024 à 21h08

Comme un flambeau qu’on se transmet pour créer du lien et se donner un peu de courage, les Jeunes Agriculteurs (JA) de Gironde se passent de main en main des bombes de peinture rose et blanche. «Mangez français, sauvez vos paysans», inscrivent-ils en lettres capitales sur une immense bâche noire tendue au sol sur la terre battue. Ce mercredi 23 octobre au soir, une dizaine d’entre eux a répondu à l’appel du syndicat agricole. Le petit groupe s’est donné rendez-vous chez Lucas Berthomieu, 22 ans, un jeune céréalier installé à Saint-Genis-du-Bois (Gironde), à une heure au sud-est de Bordeaux, dans la région de l’Entre-Deux-Mers. Une autre action se prépare au même moment, côté Médoc, à Lesparre, devant la sous-préfecture. Pendant une partie de la soirée, les JA – qui comptent 200 adhérents environ en Gironde – ont prévu d’afficher leur «ras-le-bol général» aux yeux de tous pour rappeler à la population leur mal-être. Près d’un an après s’être mobilisés massivement sur la rocade bordelaise, ils continuent de dénoncer «des conditions de travail devenues intenables, l’explosion des coûts de production et des normes toujours plus contraignantes».

Cette mobilisation éclair, commencée mardi soir, se poursuivra ce jeudi toute la journée. Mannequins pendus aux ponts pour symboliser la mort de l’agriculture, panneaux inversés, banderoles suspendues en hauteur… «Il faut que ça soit le plus visible possible», dicte Lucas Berthomieu. «C’est un avertissement a