«Vous trouvez que ça pue ? C’est bruyant ?» interroge, sarcastique, Emmanuel Thomas, le propriétaire des lieux. En apparence, tout est calme. L’odeur de fumier, commune dans les cours de fermes, n’est pas plus forte qu’ailleurs. On entend quelques vaches qui meuglent et tapent contre les barrières. Même si les choses semblent calmes ce jour d’avril, les riverains, eux, enragent. «Il y a quinze jours, c’était plein à craquer. Des camions sont venus depuis et ont tout vidé», dénonce Emmanuel Evrard. «Il a nettoyé à fond», ajoute Frédéric Aujoux. «Quand le vent vient du nord, on ne peut pas sortir», soupire Laurence Merigout.
A Peyrilhac (Haute-Vienne), à une trentaine de minutes au nord de Limoges, l’ambiance est à couteaux tirés depuis que les habitants ont appris, il y a un peu plus d’un an, que leur voisin comptait céder son exploitation à T’Rhéa, la filiale d‘un groupe d’agroalimentaire prévoyant d’engraisser en bâtiment plus de 3 000 bovins. Un chiffre revu à la baisse à la suite d’un avis défavorable d’une première enquête publique, pour arriver à 2 120 et répondre aux critiques sur les risques de pollution. Ce qui en ferait une des trois plus grosses structures de la région Nouvelle-Aquitaine, selon l’association Terres de liens, qui lutte pour l’installation d’agriculteurs et le maintien du foncier et prend part à la fronde locale. A la suite du dépôt d’un nouveau dossier et d’une seconde enquête menée en début d’année, qui s’est cette