On pensait ne plus revoir de telles images. On se trompait. Les «fermes à sang» existent toujours et provoquent encore la souffrance de milliers de juments. Ce scandale avait été dévoilé en 2017 par AWF et TSB. Ces ONG, respectivement allemande et suisse, révélaient que des chevaux semi-sauvages étaient saignés, dans des conditions indignes, en Amérique latine. Les juments sécrètent en effet, entre le deuxième et le quatrième mois de leur gestation, une hormone spécifique très utile à l’industrie vétérinaire. Appelée eCG (gonadotrophine chorionique équine), cette hormone entre dans la composition de produits utilisés dans la plupart des élevages industriels français (chèvres, brebis, truies, vaches…). Objectif : synchroniser les chaleurs des femelles et donc grouper les naissances, parvenir ainsi à une production mieux organisée donc plus rentable. De tels produits sont interdits dans les élevages bio.
Les sinistres images sur les conditions d’élevage et de prélèvements sanguins dans ces fermes, relayées en France par l’association Welfarm, avaient provoqué un malaise dans la communauté vétérinaire. Les deux principaux industriels commercialisant des produits à base d’eCG s’étaient détournés de leurs fournisseurs d’Argentine et d’Uruguay, optant pour l’Islande : cette île compte en effet une centaine de «fermes à sang», un business très lucratif exploitant plus de 5 000 juments. C’est là que les images diff