Le tracteur débarque. Sa remorque bâchée du jaune vif de la «Conf» sous le soleil d’hiver. Un bref coup de klaxon suivi de quelques applaudissements enjoués. Lundi 13 janvier au matin, le «Bétaillère Tour» marquait une nouvelle étape, cette fois-ci devant la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, à Nantes. Une tournée organisée par les militants de la Confédération paysanne (CP), à l’approche d’un scrutin décisif. «L’occasion, nous espérons, de reprendre enfin la chambre et de la rendre à tous les agriculteurs», fait valoir Marie Savoy. Sur l’esplanade devant le bâtiment administratif, la trentenaire coprésidente départementale du mouvement veut incarner la voix de la modération et parler au plus grand nombre.
Forte assise militante
En Loire-Atlantique, les élections à la chambre d’agriculture représentent un enjeu important pour le syndicat paysan. Et pour cause : il est en partie né ici, officialisé en 1987 et porté par les mouvements de paysans travailleurs, puis par les néoruraux. Forte de cette assise militante, la CP a tenu l’institution pendant une trentaine d’années. Elle a basculé en 2007 aux mains de la FNSEA. Depuis, chaque élection est serrée. En 2019, lors du dernier scrutin, le mouvement paysan gagnait de peu, avant que la FNSEA ne saisisse le tribunal administratif. Un post de la Confédération sur les réseaux sociaux est jugé hors délai selon les règles de propagande électorale. Reconduit, le vote donne finalement la majorité à la FNSEA, alliée aux Jeunes Agriculteu