Alignées dans l’étable, une quarantaine de vaches montbéliardes patientent calmement. Seules dépassent leurs têtes tachetées de marron, bloquées par les barrières de contention d’ordinaire destinées à les maintenir pendant la traite. Pistolet d’injection en main, une silhouette inhabituelle vêtue d’une combinaison bleue s’avance vers chacune d’elles. La piqûre au niveau du cou ne dure qu’une fraction de seconde mais les bêtes ont un léger mouvement de recul. «Elles n’aiment pas trop ça mais ça ne leur fait pas mal, elles sont surtout surprises», commente leur éleveur, Olivier Grillet, installé à quelques kilomètres du lac d’Annecy, à Saint-Sylvestre (Haute-Savoie). Un regard protecteur envers ses vaches effarouchées par le vétérinaire, et ses épaules se relâchent enfin. «Cette vaccination, ça enlève un poids à tout le monde.»
Cette précieuse immunité, les éleveurs savoyards l’attendaient de pied ferme depuis trois semaines. Le 29 juin, une nouvelle maladie bovine, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a fait son apparition sur le sol français − à ce jou