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Langue bleue, MHE…

Epidémies dans les élevages français : un défi de bétail

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Les cas de fièvre catarrhale ovine et de maladie hémorragique épizootique se multiplient dans le cheptel français. Dans l’Allier, les éleveurs sont en difficulté et les vétérinaires débordés. Des campagnes de vaccination ont été mises en place par les autorités sanitaires.
A Moulins (Allier), avec le vétérinaire Guillaume Thomas-Guingand lors de ses visites le 13 septembre. (Denis Meyer/Hans Lucas.Libération)
publié le 18 septembre 2024 à 19h13

Les moutons courent devant le vétérinaire, dans un champ autour de Cressanges, dans l’Allier. Ce 13 septembre, Guillaume Thomas-Guingand porte des lunettes de soleil sur ses yeux bleus perçants. Il repère facilement la bête malade. Les pattes raides, la brebis se dandine comme elle peut derrière le reste du troupeau, qui a trouvé refuge en haut d’une petite pente. La descente est ardue sans pouvoir plier les genoux. Elle rebondit plus qu’elle ne marche avant de tomber, de rouler en contrebas et de s’immobiliser alors sur le flanc. Guillaume Thomas-Guingand lui ouvre la gueule. «Vous voyez, elle a la langue bleue.» Mais la bête n’a pas de fièvre. C’est une suspicion de fièvre catarrhale ovine (FCO). Cela pourrait aussi être le tétanos. Le véto lui fait une prise de sang et des injections pour traiter les symptômes. Depuis deux semaines, l’intégralité de la région couverte par son cabinet est une zone dite «régulée» concernant la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3). Cette dernière touche les bovins comme les ovins, avec une mortalité pouvant aller jusqu’à 50 % d’un troupeau chez ces derniers.

Cette pathologie, également appelée maladie de la langue bleue, est entrée sur le territoire national début août, en provenance de la Belgique. Le ministère d