Les moutons courent devant le vétérinaire, dans un champ autour de Cressanges, dans l’Allier. Ce 13 septembre, Guillaume Thomas-Guingand porte des lunettes de soleil sur ses yeux bleus perçants. Il repère facilement la bête malade. Les pattes raides, la brebis se dandine comme elle peut derrière le reste du troupeau, qui a trouvé refuge en haut d’une petite pente. La descente est ardue sans pouvoir plier les genoux. Elle rebondit plus qu’elle ne marche avant de tomber, de rouler en contrebas et de s’immobiliser alors sur le flanc. Guillaume Thomas-Guingand lui ouvre la gueule. «Vous voyez, elle a la langue bleue.» Mais la bête n’a pas de fièvre. C’est une suspicion de fièvre catarrhale ovine (FCO). Cela pourrait aussi être le tétanos. Le véto lui fait une prise de sang et des injections pour traiter les symptômes. Depuis deux semaines, l’intégralité de la région couverte par son cabinet est une zone dite «régulée» concernant la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3). Cette dernière touche les bovins comme les ovins, avec une mortalité pouvant aller jusqu’à 50 % d’un troupeau chez ces derniers.
Cette pathologie, également appelée maladie de la langue bleue, est entrée sur le territoire national début août, en provenance de la Belgique. Le ministère d