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Libération
Reportage

Face à la sécheresse, une ferme de Côte-d’Or ménage ses chèvres et le chou

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Près de Beaune, deux éleveurs bio revendiquent un modèle d’exploitation plus adapté aux nouvelles conditions climatiques.
Lorette Vugier, propriétaire de la ferme du Bôkin Cor, explique à un salarié le travail à faire sur les parcelles cultivées. (Claire Jachymiak/Hans Lucas)
publié le 28 février 2023 à 21h10

Les cheveux au vent, Lorette Vugier jette un coup d’œil à l’imposante bassine construite dans sa ferme il y a quelques mois pour récupérer la pluie qui s’écoule des toits. «On a installé une réserve d’eau de 250m3 pour être plus autonomes et arroser nos plantes aromatiques l’été. Mais même l’hiver, elle ne se remplit pas. A cette période-là, elle devrait pourtant déjà être pleine», lâche l’agricultrice, de sécheresse lasse. En ce matin du mardi 21 février, un grand ciel bleu recouvre la ferme du Bôkin Cor, nichée à Aubaine, 600 mètres d’altitude, à quelques kilomètres au nord-ouest de Beaune (Côte-d’Or). Impossible de distinguer le moindre nuage grisonnant à l’horizon. Difficile de se souvenir de la dernière fois qu’il a plu.

En ce début d’année, le coin est touché comme une bonne partie de la France par une forte sécheresse. Du jamais vu en plein hiver, et un record digne, toutes saisons confondues, du mois sans pluie durant le confinement de 2020. Forcément, chez les éleveurs et agriculteurs des environs d’Aubaine, l’inquiétude monte. «On sent un réel malaise chez les paysans, une certaine morosité, raconte Thomas Maurice, qui gère la ferme avec Lorette Vugier, sa compagne. J’ai un voisin qui a peur de ne plus avoir d’eau pour ses vaches. Ses sources sont déjà à sec et il réfléchit à creuser, u