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Pesticides

Fongicides SDHI : l’Anses se montre à nouveau rassurante pour la santé humaine

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Dans deux avis publiés mardi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire recommande d’ajuster à la marge certaines valeurs toxicologiques servant à protéger la santé humaine et estime que l’ingestion cumulée des résidus de SDHI dans les aliments «ne met pas en évidence de préoccupation sanitaire». Mais Pierre Rustin, directeur de recherches au CNRS, maintient son alerte.
En Europe, onze substances SDHI, ces fongicides massivement utilisés sur les cultures (blé, avoine, orge, seigle, tournesol…), sont autorisées. (Stéphane Bouilland/Hemis. AFP)
publié le 5 décembre 2023 à 14h00

L’Anses persiste et signe. Non, les fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI) ne menacent pas plus que cela notre santé, estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail dans deux avis associés à un rapport d’expertise et publiés ce mardi 5 décembre.

Après la mise en garde lancée en avril 2018 dans Libération par des médecins et scientifiques sur les risques pour l’homme et l’environnement de cette classe de pesticides destinée à lutter contre les champignons et moisissures, l’Anses avait publié en 2019 un premier avis ne concluant pas à une alerte sanitaire. Elle avait cependant décidé d’engager des expertises complémentaires sur les valeurs de sécurité servant à protéger la santé humaine (les valeurs toxicologiques de référence, ou VTR) et sur les expositions des consommateurs par ingestion de résidus de SDHI dans les aliments.

Ce qui était nécessaire, car les SDHI sont omniprésents dans nos assiettes et boissons. Fabriqués par les géants de l’agrochimie comme Bayer, BASF ou Syngenta et présents depuis la fin des années 2000 en Europe, où 11 substances SDHI sont aujourd’hui autorisées, ces fongicides sont