Plus d’un demi-million d’oiseaux ont été abattus en Allemagne pour tenter de contenir la propagation de la grippe aviaire, selon un décompte des autorités lundi, et les appels à un confinement national des élevages se sont multipliés également. Depuis début septembre, 31 foyers ont été détectés dans des élevages, qui ont été contraints à l’abattage, a indiqué à l’AFP le centre national allemand de recherche sur les maladies animales, l’Institut Friedrich Loeffler (FLI).
A Neutrebbin, près de Berlin, une entreprise agricole a dû euthanasier environ 50 000 poulets depuis le début de l’épidémie, versés par centaines dans la remorque d’un camion à l’aide d’une tractopelle, a constaté lundi une journaliste de l’AFP. «La situation évolue si rapidement que les chiffres ne sont qu’une photographie instantanée et illustrent l’ampleur de l’épizootie plutôt que des totaux exacts», a déclaré une porte-parole du FLI.
Les Länder les plus touchés sont la Basse-Saxe (centre), avec 8 foyers, le Brandebourg (est) et le Mecklembourg-Poméranie-occidentale (nord-est), avec six foyers chacun. En outre, 96 cas ont été enregistrés chez des oiseaux sauvages, dont 20 nouveaux ce week-end, ajoute l’institut. Quant au nombre d’oiseaux sauvages morts de la grippe aviaire, il n’est pas quantifiable.
Confinement à l’échelle nationale plus efficace
Dans de nombreux Länder, les mesures de prévention sont renforcées, avec des obligations d’isolement pour certains éleveurs. Mais un confinement à l’échelle nationale serait bien plus efficace, a déclaré Hans-Peter Goldnick, président de l’Association de l’industrie avicole allemande, en interview à la télévision publique ZDF. Cette compétence relève des Länder, a répondu lundi un porte-parole du ministère de l’agriculture en conférence régulière, confirmant les propos du ministre Alois Rainer vendredi.
Si les responsables politiques tergiversent plus longtemps, le prix des œufs et de la volaille continueront d’augmenter, a critiqué lundi Robert Schmack, président de l’association de l’industrie avicole en Bavière, à la radio. La recrudescence des cas de cette maladie virale au début de l’automne est fréquente, selon Hans-Peter Goldnick, mais elle a commencé cette année «exceptionnellement tôt».
En France, Le niveau de risque lié à la grippe aviaire sur le territoire a été relevé mercredi 22 octobre, de «modéré» à «élevé», le plus haut échelon possible, selon un arrêté paru mardi au Journal officiel. Le passage à ce nouveau palier entraîne notamment le confinement de volailles. Comme en Allemagne, le déclenchement du niveau élevé intervient plus tôt cette année que les années précédentes, où il n’était généralement activé qu’en novembre, voire en décembre.