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Libération
Reportage

Inondations dans le Pas-de-Calais, les agriculteurs désespérés : «Bientôt, on va récolter des bouteilles d’eau»

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Artichauts, choux-fleurs, carottes, betteraves, céleris… Dans l’Audomarois, près de Saint-Omer, toutes les cultures sont sous l’eau. Seule la décrue permettra de mesurer l’étendue des dégâts. Même des élevages sont touchés. Le couple présidentiel doit se rendre sur place ce mardi 14 novembre.
Le 10 novembre, un village du Pas-de-Calais inondé. (Anthony Brzeski/AFP)
par Stéphanie Maurice, Envoyée spéciale dans le Pas-de-Calais et Pauline Moullot
publié le 13 novembre 2023 à 21h00

Vaches les pieds dans l’eau, étables inondées, cultures maraîchères noyées, et semis de blés en péril… Les pluies et crues qui touchent le Pas-de-Calais menacent l’ensemble du secteur agricole du département. S’il est toujours extrêmement complexe de chiffrer dans l’urgence les pertes liées aux aléas climatiques, le président de la chambre d’agriculture du département, Christian Durlin, estime que «700 ou 800 agriculteurs sont concernés [par ces inondations]. Les sols saturés ne peuvent plus absorber et les dispositifs d’écoulement et d’évacuation sont débordés». Rien que sur le delta de l’Aa, «on estime qu’on a à peu près 25 millions d’euros de cultures de betteraves, maïs, chicorée à café et légumes qui sont sous l’eau ou inaccessibles», explique-t-il. «Il est impossible de mettre une machine dans les champs, et il reste la moitié des betteraves à récolter. Il faudra attendre la décrue et que les sols sèchent pour voir les dégâts», ajoute Jean-Pierre Clipet, secrétaire général de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). La situation a été jugée «extrêmement préoccupante», par le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, lundi sur France Info.

A Clairmarais, dans l’Audomarois, les maraîchers