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Aménagement du territoire

La campagne, terrain à défricher pour les architectes et urbanistes

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Transition écologique : le temps des villes et des territoiresdossier
Longtemps ignoré, le monde rural français commence à intéresser ces professionnels qui voient dans ce territoire un laboratoire de la transition écologique et de nouvelles pratiques agricoles.
Quelques photos du bâtiment réversible construit sur l’Ecopole du val d’Allier à partir de bois, de paille et de matériaux de réemploi (tôles du toit, fenêtres, portes, mobilier…). (Thomas Mougeolle Photography/Martin Delarue architecte)
publié le 3 mars 2024 à 14h30

Rien de plus opposé, a priori, que l’agriculture et l’architecture moderne. L’une exploite les champs, l’autre bâtit les villes, en acier et béton. Pourtant, les deux disciplines, à mesure qu’elles redécouvrent des manières anciennes de faire, d’avant la révolution industrielle et agricole, dialoguent de plus en plus. Des pionniers ont ouvert la voie : ils sont fils de paysans, comme Pierre Janin, ont toujours vécu à la campagne, comme Simon Teyssou, ou sont même agriculteurs, comme Jean-Pierre Buche. Les gilets jaunes, la crise sanitaire – qui a provoqué une ébauche d’exode urbain –, puis la montée d’un vote contestataire ont conduit à un regain d’intérêt pour ces «territoires oubliés» (1), bien qu’ils représentent 60 % de la surface et 30 % de la population française. Oubliés, non au sens où l’Etat les aurait abandonnés (c’est une idée reçue), mais qui étaient quantité négligeable jusqu’à ce que la crise écologique modifie notre regard sur ces réservoirs de nature, lieux nourriciers autant que convoités pour leurs ressources abondantes.

«Je me considère plus comme un paysan, au sens de quelqu’un qui fabrique du paysage, que comme un agriculteur», corrige cet ancien céréalier, qui est aussi maire de Pé