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Libération
Mouvement des agriculteurs

La réunion de mardi à l’Elysée avec la FNSEA «reportée»

Le syndicat agricole rejette la demande de l’exécutif de choisir «4 à 5 mesures fortes» pour répondre à la crise qui secoue la profession. Il souhaite garder l’ensemble des 62 demandes effectuées.
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, le 1er février à Paris. (STEPHANE DE SAKUTIN/AFP)
publié le 17 mars 2024 à 15h59

Une réunion prévue ce mardi 17 mars à l’Elysée avec le principal syndicat agricole a été «reportée», a annoncé samedi 16 mars au soir le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, selon qui «les conditions pour sortir de la crise agricole ne sont pas réunies». «Faire porter aux syndicats cette responsabilité témoigne du fossé entre les déclarations et les actes», ajoute le dirigeant syndical dans un post sur X à propos du report de la réunion. En cause, des propos rapportés par la presse, selon lesquels les pouvoirs publics auraient fustigé des «syndicats incapables de se mettre d’accord sur 4 ou 5 mesures fortes».

La FNSEA insiste sur l’ensemble de ses 62 demandes et souhaite qu’elles soient toutes prises en compte. Elles ont été formulées après le grand mouvement de protestation paysanne qui a eu lieu fin janvier et début février, avant et pendant le Salon de l’agriculture à Paris. «Nous attendons la déclinaison des mesures de Gabriel Attal sur retraites, eau, phytos, élevage, trésorerie, simplification… Le rythme n’y est pas du tout», détaille Rousseau dans son post sur X.

Il a néanmoins salué les «avancées» obtenues à Bruxelles, où des révisions législatives ont été proposées vendredi pour alléger drastiquement les règles environnementales de la Politique agricole commune (PAC) autour des jachères, des haies et des rotations de cultures notamment.

Chute des cours du blé

Le gouvernement français, pour tenter d’apaiser la colère de la profession, s’est engagé sur plusieurs chantiers. Le mouvement de contestation s’est tassé depuis le début février mais des actions sont encore menées sporadiquement et les syndicats restent revendicatifs.

Devant la chute des cours du blé, au plus bas depuis trois ans et demi, les céréaliers français demandent en particulier la réinstauration de droits de douane pour les céréales importées d’Ukraine, par un «mécanisme de sauvegarde renforcé» évoqué par le président Macron début février, mais pas mis en œuvre depuis.

Parmi les mesures en discussion, le gouvernement a indiqué jeudi soir qu’un projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture serait présenté en Conseil des ministres le 29 mars. Le ministère a aussi lancé vendredi un cycle de réunions sur le délicat sujet des surtranspositions de normes en matière de pesticides, dont les agriculteurs français s’estiment victimes.

La version définitive d’une nouvelle stratégie de réduction d’usage des pesticides, Ecophyto, devrait quant à lui être présentée début avril, a indiqué Matignon cette semaine.