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Décryptage

La «simplification administrative» pour les agriculteurs sera-t-elle vraiment efficace ?

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Les agriculteurs en colèredossier
Selon les associations de défense de l’environnement et spécialistes du droit public, les mesures proposées par le gouvernement pour réduire les recours contre les bâtiments d’élevage ou les bassines s’appuient sur des cas «montés en épingle» et ne feront pas gagner de temps aux porteurs de projet.
Sur un blocage mené par des agriculteurs, à Villabé, mardi 30 janvier. (Martin Colombet/Libération)
publié le 2 février 2024 à 19h28

C’est une petite musique, qu’on entend crescendo depuis des mois, et qui est montée d’un ton ces derniers jours avec la fronde des agriculteurs. Les syndicats productivistes – FNSEA en tête – et le gouvernement ont beau jeu de répéter à tout bout de champ qu’il ne faut pas opposer agriculture et écologie, les défenseurs de l’environnement sont dans leur viseur. Si les agriculteurs souffrent d’«injonctions contradictoires», ce serait notamment car on leur demande de produire davantage, pour répondre à l’objectif de souveraineté alimentaire, et mieux. Or, jugent-ils, trop de contrôles et de recours leur mettraient des bâtons dans les roues. Pour tout «simplifier», le gouvernement a ainsi promis d’agir sur les recours contre les installations d’élevage et de projets de stockage d’eau, comme les mégabassines.

Septembre 2023, l’offensive est coordonnée. Marc Fesneau visite le salon de l’élevage de Rennes, l’équivalent du Salon de l’agriculture destiné aux professionnels. Sur chaque stand ou presque, le ministre de l’Agriculture est interpellé par des éleveurs qui voient leurs projets d’installation ou d’extension contestés par des riverains ou des associations de défense de l’environnement. Philippe Bizien, président de l’interprofession porcine Inaporc, est l’un des porte-voix de ces «petits entrepreneurs»