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Sécheresses

La sobriété en eau, solution d’avenir pour l’agriculture du XXIe siècle

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L'eau, une ressource essentielle et menacéedossier
Alors que l’extrême aridité de cette année donne un aperçu de ce que serait un été normal en 2050, avec des ressources en eau de plus en plus rares et des cultures assoiffées, le monde agricole est contraint de repenser son modèle et expérimenter de nouvelles pratiques.
Un arroseur automatique irrigue un champ de tournesols en pleine vague de sécheresse, le 9 août à Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne). ( Frédéric Scheiber/Hans Lucas. AFP)
publié le 12 septembre 2022 à 15h31

Les deux premiers mètres du sol en France n’ont jamais eu aussi soif que cet été. L’humidité y a été particulièrement faible à cause du manque de pluie persistant depuis l’hiver, phénomène aggravé par les multiples canicules estivales, qui ont fini d’assécher la terre. Ce manque d’eau en surface est appelé «sécheresse superficielle» ou «agricole» car elle affecte directement la végétation cultivée. «2022 a détrôné toutes les sécheresses précédentes», affirme à Libé Serge Zaka, agroclimatologue pour la société ITK, alertant sur «une situation assez dramatique».

Au terme de l’été le plus chaud jamais enregistré en Europe, les premières récoltes françaises préfigurent des rendements en chute pour bon nombre de cultures, à l’image des pois protéagineux (-20 % à -24 %), des pommes de terre (-20%), du blé (-4 %, avec de fortes disparités selon les départements), du fourrage (-30 %) ou encore de l’orge (-12 %). Pour le maïs, dont la récolte vient de commencer, Serge Zaka parie sur -10 ou -20 %. En conséquence, certains éleveurs commencent à se séparer d’une partie de leurs troupeaux car il