Les deux premiers mètres du sol en France n’ont jamais eu aussi soif que cet été. L’humidité y a été particulièrement faible à cause du manque de pluie persistant depuis l’hiver, phénomène aggravé par les multiples canicules estivales, qui ont fini d’assécher la terre. Ce manque d’eau en surface est appelé «sécheresse superficielle» ou «agricole» car elle affecte directement la végétation cultivée. «2022 a détrôné toutes les sécheresses précédentes», affirme à Libé Serge Zaka, agroclimatologue pour la société ITK, alertant sur «une situation assez dramatique».
Au terme de l’été le plus chaud jamais enregistré en Europe, les premières récoltes françaises préfigurent des rendements en chute pour bon nombre de cultures, à l’image des pois protéagineux (-20 % à -24 %), des pommes de terre (-20%), du blé (-4 %, avec de fortes disparités selon les départements), du fourrage (-30 %) ou encore de l’orge (-12 %). Pour le maïs, dont la récolte vient de commencer, Serge Zaka parie sur -10 ou -20 %. En conséquence, certains éleveurs commencent à se séparer d’une partie de leurs troupeaux car il