L’exercice, habituel, avait une saveur particulière cette année. Pendant plus d’une heure ce jeudi 12 juin, les responsables de l’Agence bio ont dressé l’état des lieux de la filière, en s’ajoutant une mission : convaincre du bien-fondé de l’existence même de leur agence. Chargée du développement, de la promotion et de la structuration du bio, celle-ci est dans la tourmente depuis plusieurs mois.
Pourtant, bonne nouvelle, après deux ans d’une crise sans précédent, l’agriculture biologique a enfin connu un léger redémarrage en 2024. Les consommateurs sont «de nouveau au rendez-vous», se félicite auprès de Libération le président de l’Agence bio, Jean Verdier. Sur ce marché à 12 milliards d’euros, les dépenses des ménages ont augmenté de 0,8 % l’an passé. Une croissance portée par la consommation à domicile, et en particulier par les magasins spécialisés, la vente directe et les commerces de proximité.
Après la fermeture en 2023-2024 de plus de 300 boutiques bio, soit 10 % du parc, celles-ci ont enregistré des ventes en hausse de 7 %. «On a redressé le cap plus rapidement que la grande distribution», se réjouit Christelle Le Hir, présidente de l’enseigne spécialisée la Vie Claire, et du Synadis Bio, le syndicat des magasins spécialisés. «En 2022-2023, des problèmes de pouvoir d’achat et la concurrence de tous les autres labels, comme le “sans résidu de pesticides”, sont venus perturber les consommateurs. Il y avait aussi eu une course à l’éc