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Interview

Le modèle écologique du village de Muttersholtz : «Les prairies aident à recharger les nappes phréatiques»

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Face au changement climatique qui perturbe le cycle de l’eau, l’hydroécologue Serge Dumont explique pourquoi il faut changer de modèle agricole en suivant l’exemple du village de Muttersholtz, dans le Bas-Rhin.
A Muttersholtz, le 24 janvier, lors de la crue de l'Ill. (Pascal Bastien/Libération)
publié le 14 mars 2024 à 5h48

La transition écologique menée depuis quinze ans par le village alsacien de Muttersholtz (Bas-Rhin), souvent citée comme un modèle du genre, fait aussi l’unanimité chez les chercheurs. Pour le spécialiste de la biologie des eaux douces Serge Dumont, maître de conférences en hydroécologie à l’université de Strasbourg et cinéaste sous-marin, l’action du maire Patrick Barbier est indispensable pour préserver la biodiversité et la ressource en eau de la région, soumises à la forte pression du changement climatique et des monocultures de maïs.

Quelles sont les spécificités du Ried, la région du village de Muttersholtz, pilier de la transition écologique?

Dans le Ried, qui signifie «roseau» en vieil alémanique, à certaines périodes, on se croirait à Venise, tout est inondé. C’est un territoire aux prés inondables où les gens sont en contact avec la nature. La nappe phréatique se trouve à quelques dizaines de centimètres à peine de la surface du sol. D’où des zones humides remarquables avec des plantes rares, comme l’iris de Sibérie ou le glaïeul des marais. Mais la faible épaisseur du filtre constitué par quelques dizaines de centimètres de terre seulement au-dessus du gravier et de la nappe la rend extrêmement sensible à la pollution. C’est aussi pour cela que certains maires, comme Patrick Barbier à Mu