Vincent Gauvain, dans la Marne. Benoît Vallée, dans l’Yonne. Mathilde Popot et Amandine Dupuy dans l’Eure-et-Loir. Ou encore Christophe Bitault en Ille-et-Vilaine. Ces agricultrices et agriculteurs bio ont vu leurs cultures contaminées au moins une fois, depuis 2021, au prosulfocarbe. Cet herbicide très volatil, le deuxième le plus utilisé en France derrière le glyphosate, est mis en cause dans de nombreuses pollutions de cultures. Chaque automne, les agriculteurs bio qui ont planté du sarrasin, du quinoa, du chia, ou tout simplement des producteurs de pommes, ont la boule au ventre au moment de la récolte. Si celle-ci survient au même moment que les semis de blé ou d’orges de voisins conventionnels, qui traitent leurs parcelles au prosulfocarbe en même temps, leurs produits ont de grands risques d’être contaminés et invendables. A cela, s’ajoutent des suspicions pour la santé des enfants vivant à proximité des zones de traitement.
En octobre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), chargée de l’évaluation et de la réglementation des pesticides, a modifié pour la troisième fois en sept ans l’autorisation de mise sur le marché du prosulfocarbe pour en réduire les risques. Les fabricants de la substance, qui est approuvée au niveau européen jusqu’en 2027, avaient alors jusqu’à dimanche 30 juin pour fournir de nouvelles données à l’agence et prouver l’innocuité du produit sur les enfants qui y seraient exposés. Sinon,