La menace d’une épizootie en France franchit un palier supplémentaire. Le niveau de risque lié à la grippe aviaire sur le territoire métropolitain français sera relevé mercredi de «modéré» à «élevé», le plus haut échelon possible, selon un arrêté paru mardi au Journal officiel. Le passage à ce nouveau palier entraîne notamment le confinement de volailles.
La décision a été prise en «considérant la dynamique de l’infection par l’influenza aviaire hautement pathogène dans les couloirs de migration traversant la France, avec la confirmation de cas sur la faune sauvage migratrice sur le territoire national, et la possibilité de diffusion du virus par ces oiseaux migrateurs aux oiseaux détenus», précise l’arrêté. En dix jours, cinq foyers de grippe aviaire hautement pathogène – deux en élevages de volailles, trois en basses-cours – ont été confirmés selon l’arrêté, qui vise «à renforcer les mesures de surveillance et de prévention».
Des mesures de confinement partiel
Le risque épizootique auquel sont exposés les volailles et autres oiseaux captifs en cas d’infection des oiseaux sauvages par un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est classé en trois catégories, «négligeable», «modéré» et «élevé». Le risque de grippe aviaire était considéré comme «négligeable» depuis mai, avant d’être relevé à «modéré» la semaine dernière. Cette année, le déclenchement du niveau élevé intervient plus tôt que les années précédentes, où il n’était généralement activé qu’en novembre, voire en décembre.
A lire aussi
En cas de risque «élevé», les volailles sont notamment «mises à l’abri et leur alimentation et leur abreuvement sont protégés» dans les élevages de plus de 50 oiseaux. Les volailles et oiseaux sont «claustrés ou protégés par des filets» dans les plus petites exploitations.
Depuis octobre 2023, ces conditions ont toutefois été assouplies dans certains cas. Ainsi, les éleveurs de poulets et pintades «dès la 8e semaine d’âge», et de dindes (dès la 10e semaine) en plein air pourront laisser sortir leurs animaux «sur un parcours réduit sans autorisation préalable du préfet». Les poules pondeuses élevées en plein air peuvent également être placées sur un parcours réduit sur autorisation préalable du préfet.
La grippe aviaire A (H5N1), apparue en 1996 en Chine, ne cesse de se répandre depuis 2020 dans toutes comme les régions du monde, mais celles jusqu’alors épargnées, comme l’Antarctique. La France a, elle, principalement été touchée de 2015 à 2017, puis quasiment en continu depuis fin 2020. Le pays a euthanasié des dizaines de millions de volailles ces dernières années. Les pertes économiques se chiffrent en milliards d’euros. Pour casser cette spirale, le gouvernement a rendu obligatoire depuis l’automne 2023 la vaccination dans les élevages supérieurs à 250 canards.