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Agriculture

Le soja, une petite protéine qui a du mal à monter

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Facile à cultiver mais pas assez rentable pour les agriculteurs, le «super aliment», principalement utilisé pour l’alimentation animale, peine à percer chez les humains et voit sa réputation attaquée de toutes parts.
Faire pousser du soja nécessite peu de fertilisants et peu de traitements. (Antoine Boureau/Hans Lucas)
publié le 25 février 2025 à 18h53

En France, la production de soja est une affaire récente : elle a quasiment été multipliée par quatre en dix ans pour s’établir autour de 400 000 tonnes. Cet essor ne doit rien au hasard mais tout au plan national «protéines végétales 2014-2020» mis en place par le gouvernement de l’époque. L’objectif : moins dépendre des protéines végétales venues du continent américain.

Marchés de niche

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe et les Etats-Unis signent des accords commerciaux qui poussent à la spécialisation, en céréales pour la première et en soja pour les seconds. «Ceci explique pourquoi les grandes régions d’élevage se sont concentrées dans l’ouest du territoire. Des porcs près des ports, cela diminue le coût de transport de leurs aliments», illustre Marie-Benoît Magrini, économiste au sein de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

En termes de volumes, parler de production de soja, c’est parler de nourriture pour les animaux. Encore aujourd’hui, l’essentiel de la production française sert à fournir des tourteaux de farine riche en protéines. Le soja est en effet à classer dans plusieurs catégories. C’est une plante oléagineuse – riche en matière grasse dont on fait des huiles