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Agriculture

L’élevage produirait 12 % des émissions humaines de gaz à effet de serre, selon la FAO

Viande : stop ou encore ?dossier
L’impact sur le climat de l’élevage s’aggravera si rien n’est fait, la demande mondiale en viande continuant d’augmenter, alerte un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture publié ce vendredi 8 décembre.
Dans un élevage de fort Collins, au Colorado, le jeudi 9 mars 2023. (David Goldman/AP)
publié le 8 décembre 2023 à 10h30

Vous avez peut-être l’impression que les restaurants végétariens se multiplient. Pourtant, la consommation de viande, elle, ne baisse pas. Plus précisément, elle devrait augmenter de 21 % entre 2020 et 2050 avec l’accroissement des richesses et l’urbanisation. Cette nouvelle n’est pas bonne pour la planète car l’élevage est à l’origine de 12 % des émissions de gaz à effet de serre causées par les humains et son impact sur le climat s’aggravera si rien n’est fait puisque la demande mondiale en viande devrait encore augmenter, selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, publié ce vendredi 8 décembre.

L’élevage de bovins en première place

La FAO, qui a pris 2015 comme année de référence, montre que la production d’engrais pour nourrir les bêtes, mais aussi leur transport, a conduit à l’émission de 6,2 gigatonnes d’équivalent CO2. Parmi les principales sources d’émission, les bovins arrivent en tête, suivis des porcs et des poulets. Du côté des denrées produites, la viande est la plus grosse source (67 %), devant le lait et les œufs. Dans les émissions indirectes, la FAO a comptabilisé la fabrication des engrais et pesticides pour la production du fourrage, le transport et la transformation des animaux, mais aussi la conversion de forêts en pâture ou en champs de soja destiné au fourrage.

Pour réduire les émissions du secteur, le plus efficace serait d’augmenter la productivité sur l’ensemble de la chaîne ou d’abaisser l’âge auquel les animaux sont envoyés à l’abattoir, selon la FAO. L’alimentation des animaux, puis l’amélioration de leur santé qui permet non seulement d’augmenter leur productivité mais aussi de réduire le taux de mortalité pourraient également participer à la réduction des émissions de ce secteur.

Mais ce n’est pas tout. La FAO évoque également la réduction de la consommation de viande dans les pays riches comme une piste, sauf si la viande est notamment remplacée par des légumes cultivés en serre ou des fruits hors saison et transportés par avion. Une baisse de la consommation de viande rouge et de charcuterie fait non seulement du bien à la planète, mais aussi à la santé, souligne l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), qui rappelle que cela fait baisser les taux de risques de certains cancers.