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Interview

Loi Duplomb : «Si cela conduit à ce que les producteurs arrêtent de rechercher des alternatives au néonicotinoïde réautorisé, c’est une catastrophe»

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Les parlementaires doivent entériner ce mardi la loi promettant notamment la réintroduction de l’acétamipride. Le chercheur de l’Inrae Christian Lannou fait le point sur les méthodes qui peuvent se substituer à ce pesticide nocif pour la santé humaine.
Des agriculteurs, des scientifiques, des apiculteurs et autre citoyens lors d'une manifestation contre le projet de loi Duplomb, devant le jardin du Luxembourg à Paris, le 30 juin 2025. (Dimitar Dilkoff/AFP)
publié le 8 juillet 2025 à 7h02

C’est la mesure la plus clivante de la loi Duplomb qui vise à «lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur» parmi de nombreux reculs environnementaux : la réintroduction de certains néonicotinoïdes, dont l’acétamipride, au nom d’une harmonisation européenne. Les agriculteurs qui défendent la mesure assurent qu’ils sont sans solution depuis leur interdiction totale en 2023. Christian Lannou, directeur de recherches adjoint agriculture à l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), explique à Libé pourquoi il faut une combinaison de plusieurs alternatives, qui ne pourront jamais être aussi efficaces qu’un pesticide chimique.

La réautorisation de l’acétamipride, de la famille des néonicotinoïdes, devrait être votée mardi. Quelle est sa dangerosité ?

Ce n’est pas le néonicotinoïde le plus efficace, donc avant l’interdiction en 2023 il était peu utilisé. L’acétamipride n’est pas un produit anodin, mais il est moins toxique pour les abeilles que d