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Libération
Reportage

«Perdre aussi la ferme, ça aurait été le coup de grâce» : dans l’ombre des suicides d’agriculteurs, la souffrance de celles qui restent

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Certains appellent cela le «mal-être agricole». Derrière l’euphémisme : des vies détruites, et des proches contraints de reprendre une exploitation à l’origine du drame. «Libération» a rencontré deux femmes. L’une a perdu un frère, l’autre un conjoint, toutes deux sont victimes de cette hécatombe silencieuse, et encore largement taboue.

Lors d'un rassemblement d'agriculteurs, en janvier 2024, à Montpellier. (Divergence/Corinne Rozotte)
Publié le 01/10/2025 à 15h29

C’est le non-dit des dernières manifestations agricoles, où l’on étrille plus volontiers l’accord avec le Mercosur et le niveau de revenus. Une revendication latente qui porte plusieurs noms : d’aucuns parlent de mal-être agricole, quand d’autres fustigent une maltraitance paysanne. Et un chiffre suffit à le résumer : en 2021 (dernière année disponible), le risque suicidaire des patients du régime agricole âgés de 15 à 64 ans était supérieur de 60 % à celui des patients tous régimes. Et dans la plupart des cas, ceux qui passent à l’acte sont des hommes.

Libération s’est rendu en Franche-Comté, région agricole, à la rencontre de deu