«Notre fin = votre faim.» Le slogan écrit au feutre rouge sur une toile blanche s’étale sur le portail de la préfecture de l’Hérault, au côté de panneaux de communes du Biterrois et des environs, ainsi que d’une autre banderole pleine de fureur : «On veut vivre de notre métier ! Laissez-nous travailler !» Rien contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Bolivie, Uruguay, Paraguay), motif officiel de la manifestation qui se tenait ce matin à Montpellier, à l’appel de la FNSEA.
Dans la maigre foule rassemblée devant la préfecture, où dominent les viticulteurs militants de la FDSEA 34 et des Jeunes Agriculteurs (JA), pourtant, Jean-Pierre, 59 ans, s’agace : «Du vin est importé d’Argentine et du Chili, mais eux, ils utilisent largement du Roundup [herbicide produit par Monsanto, devenu Bayer, ndlr], alors que nous, on est restreint à 1,2 litre par hectare et par an. Et chaque année, on perd deux à quatre molécules de produits phytosanitaires.» Et de râler contre «les ayatollahs» de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui réglemente, pourtant timidement, l’usage des pesticides en raison de leurs effets délétères sur l’environneme