Les derniers points chauds du mouvement agricole s’estompent. Les deux derniers blocages de la Confédération paysanne, celui du péage de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) sur l’A43 et celui d’une centrale d’achats de Leclerc à Saint-Etienne-de-Montluc (Loire-Atlantique), ont été évacués par les forces de l’ordre ce samedi 3 février dans la matinée.
«Les manifestants sont en train d’évacuer les lieux, il y a eu un dialogue entre manifestants et forces de l’ordre. Tout se déroule en concertation», a déclaré la préfecture de l’Isère à propos du péage de l’A43, occupé depuis mardi. Les opérations de nettoyage vont pouvoir commencer, selon la même source.
Les manifestants présents sur place vont «essayer de sortir dignement et en chantant», a dit Isabelle Douillon, une agricultrice du Rhône. «Une cinquantaine de gendarmes sont sur place, tout se passe dans le calme et la sérénité. On va laisser la place nette». «On a résisté comme on a pu, on est les seuls à avoir appelé à continuer la lutte», a-t-elle ajouté, tandis que le déploiement de 1 000 ruches y était initialement prévu lundi.
Un «traitement différent de ce qui s’est fait sur d’autres blocages»
Par ailleurs, environ 80 agriculteurs qui bloquaient depuis lundi soir la centrale d’achats de Leclerc pour le Grand ouest de la France, à Saint-Etienne-de-Montluc (Loire-Atlantique), ont aussi été délogés. «On est en train de se faire évacuer par les forces de l’ordre, qui sont venues avec de gros moyens. On se fait déloger alors qu’on était tout à fait pacifiques», a déploré Jean-François Guitton, secrétaire général de la Confédération paysanne en Loire-Atlantique, précisant «qu’il ne reste pas une trace de notre passage, on laisse le lieu nickel».
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«Ils exigent un contrôle d’identité de toutes les personnes présentes, ça ne s’est fait sur aucun autre blocage», assure-t-il par ailleurs, s’étonnant de recevoir un «traitement différent de ce qui s’est fait sur d’autres blocages». Une référence à la relative mansuétude dont a fait preuve le gouvernement envers les actions de la FNSEA ou de la Coordination rurale.
Dans l’après-midi, la Confédération paysanne s’est toutefois indignée dans un communiqué du «choix du gouvernement de traiter différemment les mobilisations et les organisations syndicales». Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait donné tout au long du mouvement des consignes aux policiers et gendarmes pour laisser faire les barrages et actions d’agriculteurs, à moins qu’ils essaient de se rapprocher de Rungis ou de Paris.
Les barrages de l’A43 et de la centrale d’achat de Leclerc étaient les deux derniers tenus par la Confédération paysanne, d’après une porte-parole du syndicat agricole. Ce dernier avait appelé à poursuivre la mobilisation ce week-end et la semaine prochaine pour dénoncer la politique agricole du gouvernement.
Mise à jour : à 18 h 11, avec l’ajout de la fin de l’évacuation des barrages et la réaction de la Confédération paysanne.