En Guyane, on vit principalement sur la côte. Un peu au bord des fleuves ou des nombreux cours d’eau. Mais le reste n’est que forêt. Une forêt dense, parfois opaque, primaire. Hostile en somme. A l’exception d’un village. Un irréductible de la jungle amazonienne. Cacao – c’est son nom – ne fait pas partie de ces bourgades boueuses nées de la fièvre de l’or, celles qui déchirent et polluent au mercure ce bout de France en Amérique du Sud. Ici, les Cayennais affluent tous les dimanches pour profiter du marché, dévorer une assiette de porc au caramel ou de canard laqué. Il suffit d’avaler les 80 km de route qui s’enfoncent dans la forêt, et finissent, tournicotant, par prendre un peu de dénivelé. Voici l’un des deux villages hmong, rare point de convergence touristique de Guyane, et véritable grenier de la région.
Les Hmong sont des nomades du Sud-Est asiatique, originaires du Laos, et un peu des pays alentour. Dans la deuxième partie du XXe siècle, ils se sont alliés aux Français en Indochine et aux Etats-Unis au Vietnam, s’attirant les foudres des régimes communistes qu’ils ont systématiquement combattus. L’arrivée de ceux-ci au pouvoir au Laos, en 1