Seau après seau, les militants déversent des kilos de terre sur une maquette de projet immobilier, dans les locaux du promoteur Bouygues Immobilier, à Anglet (Pyrénées-Atlantiques). Masques de brebis ou de cochon sur le visage, ils étaient une poignée à débarquer le 17 décembre pour dénoncer l’accaparement des terres agricoles. Leur préoccupation du moment ? Un projet immobilier à Cambo-les-Bains, commune de 6 700 habitants à 25 kilomètres de Bayonne et du littoral, sur des terres autrefois agricoles devenues constructibles.
Ces derniers mois, la liste des contestations autour de la préservation des terres basques dévolues à l’agriculture ne cesse de s’allonger. Dans un territoire pressé par le marché immobilier et foncier, leur disparition, deux fois plus élevée dans les Pyrénées-Atlantiques (de -4% à -5%) que dans le reste du pays (-2%) de 2006 à 2020, au profit de nouvelles constructions, inquiète. Car le mouvement semble profond : la population du Pays basque, deuxième bassin de vie de Nouvelle-Aquitaine, croît de plus de 1% par an, soit 3 000 arrivées. Et la demande de logements, en forte hausse depuis la pandémie et l’attrait généralisé pour le littoral français, a fait augmenter les prix, déjà élevés, de 30 à 40%.
«S’il faut créé une ZAD, on le fera»
Où construire pour loger une population basque de 315 000 habitants, dont plus de 70% sont éligibles à l’habitat social, et dont l’accès au logement est de plus en plus contrarié ? Le prix du m² oscille de 6 000 euros à 12 000 euros dans les villes les plus ch