C’est une petite musique qui court sur les terres calcinées des Corbières : l’incendie qui a ravagé l’Aude au mois d’août n’aurait pas fait que des malheureux. Dans cette campagne de l’arrière-pays narbonnais très prisée des producteurs d’énergies renouvelables, la nature réduite à néant est une aubaine. Au point de provoquer des interrogations aux penchants complotistes sur la «coïncidence» d’un feu ravageur déclenché à quelques kilomètres des deux plus gros projets photovoltaïques du département, jusqu’ici très critiqués et partiellement retoqués pour leur impact sur l’environnement. «Sans basculer dans ce discours, je crains en effet que le brasier n’ait fait sauter les derniers arguments pour s’opposer à l’invasion des panneaux solaires», explique Nadine Franjus, œnologue et membre du collectif DDCM, pour Développement durable en Corbières et Minervois. Depuis le point de vue qu’offre la chapelle Notre-Dame de Consolation, sur les hauteurs du village de Fabrezan, elle dessine de la main la carte des enjeux géopolitiques du coin.
Poussées par le vent, les flammes parties du plateau d’en face, à Ribaute, ont d