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Interview

Pacte vert européen : «Ce qui manque fondamentalement aux agriculteurs, c’est un cap»

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La biodiversitédossier
La feuille de route environnementale de l’UE est dans le viseur des agriculteurs, alors que la majorité des textes qui en découlent n’ont pas été adoptés, explique le chercheur Pierre-Marie Aubert, avant la venue du ministre de l’Agriculture à Bruxelles ce mercredi 31 janvier.
Les agriculteurs bloquant l'autoroute A6, à Villabé (Essonne), le 30 janvier 2024. (Martin Colombet/Libération)
publié le 31 janvier 2024 à 6h05

Parmi les motifs de mécontentement des agriculteurs mobilisés, beaucoup citent le Pacte vert européen, la feuille de route environnementale de l’UE, dont le volet agriculture mènerait à une baisse de productions et à une perte de la compétitivité européenne et française alors que l’objectif de souveraineté alimentaire ne cesse d’être réaffirmé. Alors que le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau, se rend ce mercredi à Bruxelles, avant la venue, le lendemain, d’Emmanuel Macron, Pierre-Marie Aubert, directeur du programme «politiques agricoles et alimentaires» à l’Iddri, l’institut du développement durable et des relations internationales, explique à Libération pourquoi «l’esprit» de ce pacte a été mal compris.

Une partie des agriculteurs ont dans leur viseur le Pacte vert européen. Que lui reprochent-ils exactement ?

Le Pacte vert et sa déclinaison agricole publiés il y a quatre ans ont heurté la majorité du monde agricole. C’est une vision proposée par [la présidente de la Commission européenne] Ursula von der Leyen en décembre 2019, qui s’est déclinée sur tous les secteurs de l’économie pour que l’Europe fasse sa transition et en fasse un atout dans la compétitivité mondiale. Parmi les onze déclinaisons par secteur du Pacte vert, deux concernent l’agriculture : la stratégie F