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Agriculture et biodiversité

Pastoralisme : le gouvernement veut la peau du loup

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Sujet d’un documentaire de Jean-Michel Bertrand en salles ce mercredi, le prédateur, de plus en plus présent en France, est l’objet d’un plan gouvernemental qui doit encore être publié et qui devrait favoriser leur abattage. Pourtant, grâce à des mesures de protection efficaces, l’élevage des moutons se porte mieux là où les canidés vivent.
Des loups blancs dans le parc animalier du Gévaudan en Lozère (à Saint-Léger-de-Peyre), en 2021. (Laure Boyer/Hans Lucas. AFP)
publié le 23 janvier 2024 à 19h50

Peut-on cohabiter avec le loup gris, la terreur de nos contes et légendes ? Et si oui, comment, alors que nous avons perdu l’habitude de sa présence depuis près d’un siècle ? Au cœur du formidable documentaire Vivre avec les loups, qui sort ce mercredi 24 janvier au cinéma, le sujet, explosif, symbolique, éminemment politique, est d’une actualité incandescente. Car Canis lupus est à nouveau là, parmi nous, dans nos montagnes, mais aussi de plus en plus en plaine. Eradiqué en France en 1937, il y a fait son retour en 1992, quand un couple venu naturellement d’Italie, où il n’avait jamais disparu, a été observé dans le Mercantour (sud des Alpes). Depuis, avec des effectifs en hausse de 15 à 20 % par an, il a colonisé tout l’arc alpin, se sent chez lui dans le Massif central, les Pyrénées, les Vosges et en Lorraine, et a été vu en Charente-Maritime, en Normandie, dans le Finistère ou la Somme. En septembre 2023, la population nationale était estimée à 1 104 individus dans 55 départements, contre 430 en 2018, faisant un peu plus de 12 000 victimes par an dans les troupeaux, surtout parmi