Il devait être dévoilé en janvier, après des mois de travail et de concertations. A la place, pour tenter de calmer la fronde des agriculteurs, le gouvernement a annoncé sa suspension à la dernière minute. Le plan «Ecophyto 2030», qui prévoit de réduire de 50 % l’usage des pesticides en France durant cette décennie, connaît des temps troubles. Obsession de la FNSEA, totem des associations environnementales, il est l’objet de discordes effrénées et continues depuis le Grenelle de l’Environnement de 2007 et la mise en place de sa première mouture – à l’époque, l’objectif était déjà de -50 % entre 2008 et 2018, un échec depuis seize ans. Aujourd’hui, Ecophyto est menacé d’affaiblissement. L’exécutif doit rendre ses «arbitrages» sur son avenir avant l’ouverture du Salon de l’agriculture, samedi 24 février. Au cœur des enjeux, notamment : le sort réservé à l’indicateur de référence du plan, le «Nodu».
D’aucuns présentent Christian Huyghe, 63 ans, comme la sentinelle de cet instrument destiné à mesurer l’évolution de la réduction des «produits phytopharmaceutiques». Directeur scientifique agriculture de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), il pilote le programme prioritaire de recherche français «Culti