Menu
Libération
Epizootie

Pour enrayer la flambée des maladies animales, l’Etat met plus de vaccins à disposition des éleveurs

Des millions de doses supplémentaires de vaccins contre la fièvre catarrhale ovine et la maladie hémorragique épizootique ont été commandées par l’Etat, a annoncé ce vendredi 30 août le ministre de l’Agriculture.
Un élevage ovin dans les Pyrénées orientales, où plusieurs foyers de fièvre catarrhale ovine ont éclaté. (Alexandre Bré/Hans Lucas. AFP)
publié le 30 août 2024 à 15h34

Face à une explosion des cas de deux maladies animales – fièvre catarrhale ovine (FCO) et maladie hémorragique épizootique (MHE) – qui se propagent dans les élevages de moutons, brebis et bovins français, l’Etat réhausse son niveau de protection. Et donc de vaccination. Ce vendredi 30 août, le ministre démissionnaire de l’Agriculture, Marc Fesneau, a ainsi annoncé avoir commandé 5,3 millions de doses de vaccins supplémentaires pour lutter contre la maladie de la langue bleue, en plus des 6,4 millions de doses déjà commandées, pour un montant de 14 millions d’euros.

Le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 a en effet pratiquement doublé en une semaine, passant à 342 foyers confirmés au 29 août, selon un nouveau bilan de cette maladie qui se propage rapidement depuis sa première détection début août dans le nord de la France. Non transmissible à l’homme, la FCO peut néanmoins être mortelle pour les ruminants, et se manifeste par de la fièvre, des troubles respiratoires ou encore une langue pendante.

5,3 millions de doses de vaccins supplémentaires pour la FCO

Des cas ayant été détectés en Saône-et-Loire et dans l’Orne, «on élargit la zone» dans laquelle les vaccins sont fournis gratuitement aux éleveurs, «parce que là on est dans une course contre la montre», a aussi fait savoir le ministre lors d’un déplacement à Flagy, en Saône-et-Loire. La zone concerne désormais «70 % des départements», a-t-il précisé, et s’étale jusqu’à la région Rhône-Alpes dans le Sud et la région des Pays-de-la-Loire à l’Ouest.

La rue de Varenne rappelle par ailleurs dans un communiqué que tous les éleveurs sont encouragés à tester leurs animaux en cas de suspicion de FCO de tous sérotypes – 3, mais aussi 4 et 8, particulièrement présents dans le sud de la France ces dernières semaines – les frais des tests et la visite vétérinaire étant pris en charge par l’Etat dans l’ensemble du pays.

Des moyens supplémentaires contre la maladie hémorragique épizootique

Le ministre a parallèlement annoncé la commande de 2 millions de doses d’un vaccin tout juste homologué contre la maladie hémorragique épizootique (MHE), une épizootie distincte qui touche particulièrement les bovins dans le sud-ouest du pays. Jusqu’ici, aucun vaccin n’était encore disponible.

La MHE provoque chez les animaux fièvre, amaigrissement, lésions buccales, difficultés respiratoires, boiterie, des symptômes proches de ceux de la fièvre catarrhale ovine. Détectée pour la première fois en septembre 2023 en France et en dormance dans les élevages ce printemps, elle a ressurgi ces dernières semaines. Ces vaccins, qui permettront de protéger un million de bovins, seront aussi gratuits mais distribués «selon une stratégie vaccinale qui sera élaborée rapidement en concertation avec les filières», précise le ministère.