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Libération
Budget 2025

Pour les agriculteurs, le gouvernement mise sur les aides fiscales

Dans un contexte de baisse de la dépense publique, le ministère de l’Agriculture promet des allègements fiscaux pour tenir les engagements de son prédécesseur.
Les exploitants auront droit à des exonérations de cotisations patronales pour l’embauche de travailleurs saisonniers. (David Richard/Libération)
publié le 11 octobre 2024 à 9h59

L’agriculture n’est pas préservée par la cure d’austérité du budget 2025. Malgré la mobilisation des exploitants l’hiver dernier, la mission «Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales» de l’Etat voit son budget passer de 4,49 milliards d’euros en 2024 à 4,21 milliards d’euros en 2025. Une baisse de 6 % donc, quand le gouvernement prévoyait, en 2023, une hausse du budget en 2025 à hauteur de 4,54 milliards d’euros. «Mais si on compare au budget de 2023, le budget du ministère, de 6,6 milliards d’euros, est en hausse de 12 %, c’est cette tendance qui nous semble importante», a précisé le cabinet de la ministre Annie Genevard, lors d’un point presse. Cette dure se concrétise par la perte de 101 emplois pour l’Office national des forêts (ONF), principal opérateur du ministère, conséquence d’une crise qui dure depuis plusieurs années.

Une ventilation du budget peu détaillée

«Les moyens consacrés à l’agriculture française permettront d’accompagner la transition écologique des exploitations françaises, tout en restant productives et compétitives, pour assurer le revenu des agriculteurs et pour assurer la souveraineté et la sécurité alimentaire», assure le gouvernement dans les documents fournis à la presse. Mais la ventilation du budget n’est pas vraiment détaillée. «Les engagements pris par le précédent gouvernement sont tenus», insiste le cabinet.

Le ministrère affirme avoir ainsi sécuriser «le financement de l’assurance récolte» et vouloir poursuivre le soutien «apporté à la planification écologique du secteur agricole et forestier» grâce à des financements «optimisés afin de tenir compte des délais et du rythme de mise en œuvre des dispositifs financés». En matière budgétaire les mots s’envolent, seuls les crédits effectivement accordés restent. Le gouvernement s’engage sur des dispositifs visant à réduire l’imposition des agriculteurs confrontés à un aléa, ou encore les éleveurs de vaches à lait ou à viande.

Allègement de la trésorerie

Le cabinet insiste sur les efforts fiscaux réalisés par le gouvernement. «Aucun autre secteur ne bénéficie d’un renforcement d’allègements fiscaux», souligne-t-il. Le relèvement de la fiscalité sur le gazole agricole est abandonné. Tant pis pour la lutte contre le réchauffement climatique. Les exploitants auront droit à des exonérations de cotisations patronales pour l’embauche de travailleurs saisonniers. D’autres exonérations de cotisations sont prévues pour les jeunes agriculteurs ainsi que des baisses fiscales pour favoriser les transmissions des exploitations. Les agriculteurs auront aussi moins de taxe foncière sur les propriétés non bâties à payer. Au total, un manque à gagner pour l’Etat est de 394 millions d’euros sur le projet de loi de finances, et de 188 millions d’euros sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

La plupart de ces annonces correspondent, dans l’esprit, à ce que demandaient les syndicats majoritaires FNSEA et JA dans un communiqué. Allègement de la trésorerie si besoin, mesures fiscales et sociales, tout semble coller. Il reste à voir si les montants présentés par le gouvernement seront vécus comme la «réponse forte des pouvoirs publics» que les organisations représentantes appellent de leurs vœux.