Menu
Libération
Mobilisation

Près de Toulouse, plusieurs centaines d’agriculteurs en colère bloquent l’autoroute

Les agriculteurs en colèredossier
Comme depuis plusieurs jours, des exploitants d’Occitanie se mobilisent ce vendredi 19 janvier pour dénoncer notamment la concurrence déloyale sur les produits agricoles importés à bas prix.
Des tracteurs dans Toulouse le 16 janvier 2023. (Adrien Nowak/Hans Lucas. AFP)
publié le 19 janvier 2024 à 11h16

Ils comptent y rester plusieurs jours. Après une journée de mobilisation et une nuit sur place, tracteurs et agriculteurs bloquent toujours l’autoroute A64 ce vendredi 19 janvier. A l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), les agriculteurs occitans manifestent leur colère avec le blocage de plusieurs routes dans la région, la N20 en Ariège, l’A62 dans le Tarn-et-Garonne et donc l’A64, où ils ont donc décidé de rester tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause.

Les manifestants réclament, entre autres, une clause «miroir» pour que l’Etat impose aux produits agricoles importés à bas prix les mêmes exigences qu’aux agriculteurs de l’Hexagone. Mais ils évoquent également le stockage de l’eau, dans cette région très fortement affectée par les sécheresses des dernières années, ainsi que des quotas d’irrigation.

La préfecture de Haute-Garonne, comme le raconte France Bleu Occitanie, craint un «risque sérieux de troubles à l’ordre public», et autorise ce vendredi «l’utilisation de drones par les forces de l’ordre» afin de surveiller la manifestation.

Mardi, ce sont quelque 450 véhicules sur trois convois, pour un millier de manifestants selon la préfecture, qui se sont rejoints dans l’après-midi près de la place du Capitole pour y faire entendre leurs protestations, gênant la circulation et déversant paille et crottin. Une manifestation qui faisait elle-même suite à une première opération similaire en novembre. Ils y sont restés jusqu’en début de soirée, avant de commencer à quitter la préfecture occitane.

«Beaucoup d’agriculteurs en galère»

«Il y a beaucoup d’agriculteurs en galère […], de moins en moins de jeunes veulent s’installer», regrettait devant la Cité administrative de Toulouse, un jeune agriculteur de 22 ans. En cours d’installation à Lasserrade, dans le Gers, le jeune homme fustigeait les maigres profits et les lourdeurs administratives imposées selon lui aux agriculteurs.

Face au projet de loi annoncé par le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, et le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, pour susciter des vocations et faciliter la reprise d’exploitations agricoles, la plupart estiment que la prudence est de mise.