Dix ans de plus, autrement dit une éternité. La Commission européenne a annoncé ce jeudi le renouvellement de l’autorisation du glyphosate sur son sol jusqu’à fin 2033. L’agrément actuel expirant le 15 décembre prochain, le temps de la décision était compté. Les vingt-sept Etats membres n’arrivaient pas à dessiner de majorité sur ce dossier controversé, alors la Commission, à l’origine du projet, a tranché en faveur d’un nouveau feu vert pour ce pesticide classé «cancérogène probable» par l’Organisation mondiale de la santé. Avec, en prime, un bail doublé par rapport à 2017, puisque à cette époque la prolongation n’avait été décrétée que pour cinq ans (finalement rallongée de douze mois).
L’avenir de l’herbicide, largement utilisé dans toute l’Europe et le plus vendu en France, s’est scellé jeudi matin lors d’un ultime vote des Etats membres, qui étaient appelés à se prononcer sur la proposition de la Commission. Sur la table : un renouvellement du glyphosate avec quelques garde-fous jugés insuffisants et une grande latitude laissée aux Etats membres. Le scrutin s’est transformé en impasse. Seuls le Luxembourg, la Croatie et l’Autriche se sont prononcés contre. Les grosses puissances agricoles se sont abstenues, à l’image de la France, l’Allemagne et de l’Italie. Tiraillés entre