De l’argent pour les pêcheurs forcés de rester à quai. Les entreprises de pêche «seront indemnisées pour leurs pertes» et un accompagnement est prévu pour «l’ensemble de la filière aval», notamment pour les mareyeurs, pendant le mois sans pêche dans le golfe de Gascogne pour préserver les dauphins, a annoncé ce jeudi 18 janvier le ministère de la Transition écologique. A partir de lundi et jusqu’au 20 février inclus, la pêche sera interdite dans le golfe de Gascogne pour tous les bateaux de huit mètres ou plus équipés de certains types de filets.
Cette interdiction s’appliquera finalement à l’ensemble des navires, français comme étrangers, actifs dans la zone. «Alors que la décision du Conseil d’État prévoyait que ces mesures ne s’appliquent qu’aux navires de pêche battant pavillon français, le gouvernement a notifié à la Commission européenne ainsi qu’aux États membres concernés sa décision d’activer une mesure d’urgence prévue au règlement européen relatif à la politique commune de la pêche (PCP), afin d’étendre cette interdiction à l’ensemble des navires pratiquant les activités de pêches concernées par les fermetures spatiotemporelles», précise le ministère. En France, plus de 450 navires sont concernés et les pertes estimées à des dizaines de millions d’euros. Les mareyeurs, qui transforment le poisson frais débarqué dans les criées, estiment leurs pertes à plus de 60 millions d’euros.
Mesures de chômage partiel
Jugeant les dérogations envisagées par le gouvernement trop importantes, le Conseil d’Etat, saisi en référé par des associations de défense de la nature, les a suspendues en décembre, fermant de facto le golfe de Gascogne à l’essentiel de la flotte pendant quatre semaines l’hiver. Le gouvernement précise que des «contrôles seront adaptés et renforcés afin de vérifier l’application des mesures pendant la période de fermeture». Les contrevenants feront «l’objet de poursuites judiciaires et administratives. Pour les navires français, le non-respect des mesures de fermeture spatiotemporelle conduira immédiatement à la suspension des aides associées».
Le gouvernement annonce encore qu’il «élargira et renforcera les conditions d’indemnisation des pêcheurs». «Les entreprises de pêches seront indemnisées pour leurs pertes, et la France a notifié un dispositif d’aide au maximum rendu possible par le cadre européen», est-il précisé. Le gouvernement «accompagnera aussi, en complément des soutiens apportés par les Régions, l’ensemble de la filière aval et de la mise en marché, avec l’activation en cas de besoin de mesures de chômage partiel et des aides spécifiques adaptées aux différentes situations». Aucun montant n’a été communiqué à ce stade mais une réunion avec le Comité national des pêches maritimes dans l’après-midi.