Dernière pêche avant fermeture. A la débarque du port des Sables-d’Olonne (Vendée), vendredi matin, l’humeur est à la colère. Gaillard épais à la salopette de mer jaune et à la casquette blanchie par les embruns, Dominique Leborne soupire : «C’est le monde à l’envers. Voilà qu’on nous empêche de travailler !» Le second de l’Amdoric vérifie les filets avec ses collègues avant d’immobiliser son bateau, un fileyeur bleu long d’une dizaine de mètres. Son embarcation fait partie des 450 bloqués à quai dès ce lundi et jusqu’au 20 février. Prise par le Conseil d’Etat, cette décision doit limiter les captures accidentelles de cétacés par les pêcheurs dans le golfe de Gascogne. Elle s’applique à tous les navires de plus de huit mètres, français ou battant pavillon étranger, actifs dans la zone, une restriction qui devrait s’appliquer en 2025 et 2026 également.
Au port des Sables-d’Olonne, où une quinzaine de bateaux sont concernés par l’interdiction, sous un soleil glacé d’hiver, les équipages sont tendus. Beaucoup de marins pêcheurs refusent de s’exprimer. «On ne nous écoute pas de toute façon», fait valoir l’un d’entre eux avant d’allumer son moteur et d’aller rejoindre son ponton. «J’en ai rien à foutre moi, je veux trava