Aux quatre coins du verger, des arbres desséchés et déracinés par le vent gisent sur le sol. Sur les cinq hectares d’abricotiers, plus de 70 % sont morts. Et, en ce début février, ceux qui tiennent encore debout, «bons à être arrachés», «ne sont plus que des statues», se désole Denis Basserie, arboriculteur et viticulteur à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. En sillonnant les parcelles alentour, on s’aperçoit que la même malédiction frappe les vignes. Il y a des ceps à terre, en lisière des exploitations. «On n’avait encore jamais vu de vignes crever à cette saison», observe Denis Basserie, qui sait trop bien que le froid et l’humidité des mois hivernaux sont essentiels pour la croissance des plantes.
Avec seulement 153 millimètres de pluie durant les cinq derniers mois, le département enregistre un déficit de précipitations de près de 60 %, selon Météo France. Cette sécheresse hivernale «digne d’une fin août», selon l’organisme public, finit de plonger les vergers et les vignes, dans un état de stress hydrique intense, alors que les nappes phréatiques sont au plus bas. Les récents records de chaleur – 25,6 °C à Perpignan le 4 février – n’ont rien arrangé. «Pendant l’hiver, les arbres entrent en repos végétatif, rappelle le viticul