«Nous vous informons que le président de la République débat avec une délégation d’agriculteurs et que vous pouvez suivre le débat sur les écrans» : dans le Salon encore fermé au public en cette fin de matinée, l’annonce résonne étrangement. Derrière les stands étalant force saucissons et fromages, les exploitants attendent les visiteurs, menton dans la main. Les portes devaient ouvrir à 9 heures, mais rien ne s’est passé comme prévu et les CRS sont sur le qui-vive, à l’affût de nouveaux débordements. Après le fiasco du grand débat, l’arrivée d’Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs chauffés à blanc, a été chahutée.
Sifflements, huées, appels à la démission : vers 8 heures, la grande halle du Parc des expositions s’est emplie d’un brouhaha qui a fait tourner la tête de la pourtant placide Oreillette, la reine de cette soixantième édition. Après une nuit dehors sur leurs tracteurs, les «bonnets jaunes» de la Coordination rurale ont tenté de forcer le barrage de vigiles protègeant l’accès aux étages où le Président a donné rendez-vous aux représentants syndicaux, histoire de désamorcer les tensions avant d’aller «au contact» de la base. Les jaunes, et quelques verts de la FNSEA, se font courser dans les travées, c’est la foire d’empoigne, les bêtes meug