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Interview

Sécheresse: «Si une solidarité dans le monde agricole existe, c’est maintenant qu’elle doit s’exprimer»

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Le député socialiste Dominique Potier, lui-même agriculteur de métier, revient sur les conséquences dramatiques de la sécheresse pour les éleveurs, notamment. Et appelle à repenser le modèle existant.
A Châteaubriant, en Loire-Atlantique, le 27 juillet 2022. (Quentin Vernault/Libération)
par Perrine Bontemps
publié le 14 août 2022 à 7h41

Agriculteur de métier, Dominique Potier, député PS de la 5e circonscription de la Meurthe-et-Moselle, revient pour Libération sur les défis auxquels l’agriculture française doit faire face, alors que les bouleversements climatiques, et notamment la sécheresse de cet été, bouleversent la profession.

Depuis le début de l’été, les périodes caniculaires se succèdent en France. Quelles sont les conséquences pour les agriculteurs ?

En une génération, j’ai vu la récolte du maïs, qui dans mon enfance était début octobre, avoir lieu début août. C’est un réel bouleversement. Depuis le mois de juin, nous alimentons les animaux non seulement en fourrage, mais aussi en eau, parce que les puits et les ruisseaux sont à sec. Il s’agit d’une surcharge de travail pour les éleveurs, en plus de l’impact économique important. Les stocks du printemps sont en train de s’évanouir, et ce qui est tragique, c’est qu’aujourd’hui le maïs va devenir trop sec pour être conservé en ensilage, les pieds sont en train de sécher. Pour résumer, il y a donc une immense inquiétude dans le monde paysan et notamment chez les éleveurs.

Quelles solutions leur sont proposées pour faire face à cette crise ?

Des mécanismes d’Etat existent, notamment le régime des calamités. Julien Denormandie, ancien ministre de l’Agriculture, avait aussi engagé