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Ce qu'il faut retenir

Travailleurs saisonniers, loi Egalim, pesticides… Les principales annonces de Gabriel Attal face à la colère des agriculteurs

Les agriculteurs en colèredossier
A quelques jours du Salon de l’agriculture, le Premier ministre a fait le point sur les mesures annoncées pour répondre à la colère des agriculteurs et en a formulé de nouvelles. Il répond favorablement à de nombreuses demandes des syndicats majoritaires, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs.
Gabriel Attal en conférence de presse, ce mercredi matin, à Matignon. (Albert Facelly/Libération)
publié le 21 février 2024 à 11h23

Encore des annonces à quelques jours du début du Salon de l’agriculture. Très attendue, la conférence de presse du Premier ministre s’est tenue ce mercredi 21 février au matin à Matignon en réponse au «cri de colère des agriculteurs». Comme un nouveau mantra, Gabriel Attal a martelé son envie de placer l’agriculture «au rang des intérêts fondamentaux» de la France au même titre que sa sécurité ou sa défense. Le chef du gouvernement, accompagné des ministres de l’Economie, de l’Agriculture et de la Transition écologique, a affirmé que «l’objectif de souveraineté agricole et alimentaire» serait inscrit «noir sur blanc» dans le futur projet de loi d’orientation agricole.

Le chef du gouvernent s’est tout d’abord félicité pour les 62 engagements que l’exécutif a déjà pris à l’attention des agriculteurs. «100 % des chantiers ont été ouverts», a-t-il commenté avant d’assurer que le futur projet de loi d’orientation agricole «est un acte fort». «C’est une reconnaissance attendue et légitime. C’est le rappel qu’il n’y a pas de pays sans paysans, pas de France sans agriculture.»

Le Premier ministre, qui a rappelé en introduction que toutes les aides de la PAC seront versées aux agriculteurs d’ici au 15 mars, a accédé à de nombreuses demandes des syndicats agricoles majoritaires (FNSEA et Jeunes agriculteurs). Il a ensuite formulé plusieurs nouvelles annonces.

La loi Egalim «renforcée» d’ici cet été

La loi Egalim, qui vise à garantir un revenu minimum aux agriculteurs, sera «renforcée». Un projet de loi qui s’appuiera sur les bases d’une mission parlementaire «sera présenté d’ici à l’été». «Très concrètement, il faut avancer sur trois enjeux», explique le Premier ministre, citant «la construction du prix», «la place des indicateurs de coût de production» et «les centrales d’achat européennes».

«J’assume de vouloir que nous consommions davantage français», martèle Gabriel Attal annonçant une «une conférence des solutions», «associant l’Etat et les collectivités locales». Elle «sera réunie par les ministres», d’ici à avril.

La venue de saisonniers étrangers «facilitée»

Le Premier ministre a également rappelé qu’une soixantaine d’arrêtés préfectoraux avaient été supprimés pour simplifier les normes d’usage agricoles. Il explique s’être également «engagé sur des mesures sociales et fiscales fortes». La production agricole sera déclarée comme «secteur en tension» afin de «faciliter grandement l’attribution de visas» pour faire venir des travailleurs saisonniers étrangers dans les fermes françaises. L’exonération de cotisations patronales sur «la quasi-totalité des emplois saisonniers agricoles» sera pérennisée et renforcée «dès l’année 2024», promet le chef du gouvernement.

Un indicateur européen servira désormais à mesurer l’usage des pesticides

Si le ministre de l’Agriculture avait déjà annoncé mettre en pause le plan Ecophyto en février dernier, Gabriel Attal revient à la charge sur les pesticides. La France va abandonner l’indicateur qu’elle utilise actuellement pour mesurer la réduction de l’usage des pesticides, le Nodu, en faveur d’un indicateur européen. Contesté par la FNSEA et l’industrie des pesticides, le Nodu était clairement défendu par les ONG environnementales. «C’était la demande des agriculteurs», s’est justifié Gabriel Attal qui affirme ne pas vouloir «renoncer à [l’]ambition de réduire de 50 % l’usage des pesticides d’ici 2030».

Par ailleurs, le gouvernement prévoit d’organiser d’ici avril une «conférence des solutions» associant Etat et collectivités pour que ces dernières intègrent plus de produits durables et de qualité, ainsi que de bio, dans la restauration collective.