Alors que l’alimentation est responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre des ménages, une transformation radicale de nos modes de consommation est impérative. L’ingénieur agronome et sociologue de l’alimentation Eric Birlouez analyse pour Libération les changements nécessaires et leur acceptabilité pour la société française.
Face au dérèglement climatique, est-il indispensable de faire évoluer notre alimentation ?
Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, des choses devront être changées. Mais il y a une difficulté : l’urgence climatique nous démontre que l’on n’a pas de temps à perdre et en même temps, l’agriculture est sur du temps long. Aujourd’hui, de plus en plus de gens sont d’accord sur cette nécessité de transformer notre système alimentaire, mais il faut discuter sur ce qu’il faut faire en priorité et à quel rythme.
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Comment est-ce en train de changer ?
On pense tout de suite à la consommation de viande, mais il n’y a pas que ça qui nous fera aller vers une alimentation plus durable. Il y a déjà des gens qui disent acheter davantage de produits bio ou naturels, qui privilégient le local, réduisent le gaspillage alimentaire, mangent davantage de légumes secs, cuisinent plus.
La société est-elle prête pour ces transformations ?
Arrêtons de considérer la société comme un tout homogène. On a des groupes sociaux qui n’ont pas les mêmes valeurs, attitudes ou pratiques alimentaires. Toute la société n’est pas prête. Certains le sont, d’au