Vous faites partie des Français qui mangent du lapin ? Pas sûr que le civet fasse encore partie de vos menus après avoir visionné l’enquête menée dans six élevages de Vendée, du Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres par Nos Viventia («nous les vivants»). Fondateur de l’association, Pierre Rigaux est surtout connu pour sa lutte contre la chasse. Mais ce naturaliste est aussi spécialiste des lapins : voilà pourquoi Nos Viventia s’est attelée à mettre en lumière les pratiques de la filière dite du «lapin de chair».
Présentée par l’humoriste Eric Antoine, cette enquête retrace le parcours chronologique de l’élevage cunicole, lequel débute par la collecte de la semence des mâles. Les images tournées à Réaumur (Vendée), dans un bâtiment de la CPLB (coopérative Cavac, l’un des leaders du marché), montrent des lapins enfermés dans d’étroites cages individuelles et grillagées. Leurs griffes ont démesurément poussé car ils ne peuvent les user. Afin de les exciter, les employés leur présentent une sorte de poupée en fourrure en forme de lapine. Leur sperme est ensuite recueilli dans un vagin artificiel tenu sous l’animal et relié à un préservatif. Ces opérations représentent pour ces lapins «les seuls moments de leur existence où il se passe quelque chose»,