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Libération
Reportage

Une semaine loin de la ferme : la nouvelle génération d’agriculteurs brise le tabou des vacances estivales

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Les agriculteurs en colèredossier
A la différence de leurs aînés présents sur leur exploitation toute l’année, les paysans d’aujourd’hui cherchent à s’octroyer une pause estivale. Une possibilité offerte par des services de remplacement.
Sarah Clergeot, à droite, est salariée du Service de remplacement, qui permet à Pierre-Yves et Manon Bart de partir en vacances. (Raphaël Helle/Libération)
par Coppélia Piccolo, envoyée spéciale dans le Doubs
publié le 14 août 2024 à 14h32

Au milieu d’un champ verdoyant entouré de sapins longilignes, quelques dizaines de vaches montbéliardes broutent. Dans les champs de l’est de la France, le soleil puissant de cette mi-août s’abat sur leur robe marron et blanc. Depuis la ferme attenante, des meuglements résonnent. Pierre-Yves Bart, jeune éleveur à Plaimbois-Vennes (Doubs), vient de terminer la traite matinale de ses bêtes. L’une des dernières avant son départ en vacances, prévu samedi 17 août.

A 37 ans, il a toujours eu l’habitude de partir «en vacances avec sa mère et ses frères et sœurs», mais «jamais» avec son père, lui-même éleveur. L’agriculteur de la «nouvelle génération» ne souhaite donc plus «reproduire ce schéma» hérité des aînés. Son but : «être libre». Puisqu’il se trouve à distance de tout cadre familial – et ainsi de proches potentiels pour le relayer – Pierre-Yves a dû faire appel à des salariés remplaçants, regroupés au sein du Service de remplacement, association à laquelle il est adhérent. La structure a officiellement été créée en 2009, en vue de fédérer les initiatives locales en place depuis les années 1970. La première remplaçante à être venue dans sa ferme des Boutons d’Or, «c’est Sarah», précise-t-il.

A sa droite, Sarah