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Environnement

Union européenne : trois volte-face qui montrent que les réglementations écologiques ont du plomb dans l’aile

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Sous la pression des agriculteurs, de l’extrême droite et d’une partie de la droite, les mesures destinées à décarboner l’UE et préserver la biodiversité sont mises à l’épreuve ces derniers jours.
En Amazonie, en 2022. Le 26 mars, 20 Etats membres de l’UE sur 27, dont la France, ont demandé une «suspension» et une «révision» – comprendre un affaiblissement – du règlement sur la déforestation importée. (Michael Dantas/AFP)
publié le 30 mars 2024 à 7h48

Depuis quelques mois, à Bruxelles, les acquis environnementaux s’effilochent. Et l’élan du Pacte vert, souvent appelé Green Deal, semble loin, très loin. Ce bouquet de législations pionnières destinées à décarboner l’Union européenne et à préserver sa biodiversité, lancé en fanfare en 2019 par la présidente du Parti populaire européen (droite) de la Commission, Ursula von der Leyen, s’est mué en épouvantail politique. Car l’extrême droite et une bonne partie de la droite en ont fait un bouc émissaire de tous les maux. Dont, bien sûr, ceux du monde agricole, imperméable à l’évidence : sans nature, sans vie dans les sols et ailleurs, pas d’agriculture. Il reste certes quelques avancées récentes (comme les directives sur les énergies renouvelables ou la lutte contre le greenwashing) et un solide socle de réformes ambitieuses (fin des voitures thermiques neuves en 2035, taxe carbone aux frontières, écoconception des produits…). Mais la liste des reculs environnementaux est si longue qu’il serait ardu d’en faire l’inventaire exhaustif. En voici trois, qui datent tous de moins de quinze jours.

Le règlement sur la déforestation

Le 26 mars, vingt Etats membres de l’Union européenne sur 27, dont la France, ont, selon le site Contexte et l’agence de presse Reuters, demandé une «suspension» et une «révision»