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Le Libé des animaux

Vaches, brebis et chèvres surexploitées : les dessous laids du lait

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Petits séparés des mères à la naissance, animaux entassés, enfermés et abattus à la chaîne… Loin de l’image d’Epinal portée par l’industrie du lait et du fromage, bovins et caprins paient le prix fort de la course au rendement de l’agriculture intensive.
Dans un élevage en Vendée, rapporte l'association L214, les chevreaux sont séparés de leur mère quelques jours après leur naissance, enfermés dans des boxes de taille réduite, élevés et engraissés. (L214)
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier
publié le 7 décembre 2023 à 16h37

Tous les articles du Libé des animaux, en kiosque les 8, 9 et 10 décembre, sont à lire ici.

Pourquoi diable les végans et autres végétaliens renoncent-ils à consommer des produits lactés ? Boire du lait ou manger du fromage ne tue aucun animal ! A moins que… Pour comprendre, il faut rappeler une évidence, dont bien peu de consommateurs ont conscience : pour avoir du lait, une femelle doit devenir mère. Or, une production laitière continue implique des naissances à la chaîne : 5,5 millions de chevreaux, agneaux et veaux naissent ainsi chaque année en France, afin que leur mère produise du lait. Du lait produit pour nous, et pas pour eux.

Pour ces petits, la vie débute ainsi : «La grande majorité sont séparés de leur mère à la naissance et allaités “artificiellement” au seau», résume un rapport de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), paru en 2022. Cette séparation immédiate n’est pas indolore : le rapport reconnaît la force du lien qui unit la mère et son petit, dans les heures suivant la naissance, et bien au-delà de l’allaitement ; il évoque les «signes de détresse» des animaux. Un ancien éleveur de vaches laitières racont