A dix minutes à peine de Vannes (Morbihan), à Theix-Noyalo, au bout d’une impasse, une exploitation agricole d’un genre nouveau se trouve désormais à la place d’une ancienne prairie. Des rangs de vignes sont bien alignés sur les coteaux. En arrière-plan, un chenal qui s’écoule vers le golfe du Morbihan et la presqu’île de Rhuiz. Loïc et Marina Fourure y ont planté un peu moins de six hectares de vignes au printemps 2021 : 27 000 pieds de chardonnay, pinot noir, savagnin, chenin et pineau d’Aunis, qui devraient être récoltés pour une première vendange en 2024. «Mais il faudra encore trois ans pour voir le potentiel de la vigne et essayer de sortir un joli jus», avertit le vigneron.
Ancien prestataire de services dans le domaine médical, il est aujourd’hui coprésident de l’association des vignerons bretons lancée l’année dernière, qui fédère 19 porteurs de projets viticoles professionnels sur les quatre départements administratifs de Bretagne (Côtes-d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine et Morbihan). Une cinquantaine d’hectares ont déjà été plantés par douze vignerons, sur environ 220 prévus dans les prochaines années.
Choix de cépages «polyvalents»
Si les températures de cet été ont permis à certains de récolter dès cette année, n’allez pourtant pas dire à ces vignerons qu’ils misent sur le dérèglement climatique. Tous pointent un changement de réglementation européenne pour expliquer la mise en route de leurs projets. En 2016, Bruxelles met un terme aux droits de plantation, ce qui rend possible l’expl