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Libération
En eau trouble

Affaire des eaux minérales Nestlé : l’UFC-Que choisir porte plainte contre le groupe et des ministres

L’association de consommateurs entend dénoncer l’immobilisme des pouvoirs publics et les tromperies de Nestlé via plusieurs actions en justice annoncées ce mardi 3 juin.
Début 2024, des articles de presse ont révélé l’utilisation de traitements interdits sur des sites d’embouteillage de Nestlé Waters. (Romain Costaseca/Hans Lucas)
publié le 3 juin 2025 à 8h08

Pour faire toute la lumière sur un scandale industriel à grande échelle et dénoncer l’«immobilisme» des pouvoirs publics, l’UFC-Que choisir a annoncé ce mardi 3 juin lancer plusieurs actions en justice contre Nestlé Waters et des personnalités politiques.

Dans un communiqué, l’association de consommateurs précise avoir déposé plainte auprès de la Cour de justice de la République contre l’actuelle ministre de la Transition écologique et ancienne ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, et les anciens ministres Roland Lescure (Industrie), Aurélien Rousseau (Santé) et Agnès Firmin-le-Bodo (Santé), «afin que le rôle de l’Etat, et en particulier du pouvoir exécutif, soit pleinement analysé», explique l’UFC-Que choisir.

Le collectif affirme également avoir porté plainte au pénal contre Nestlé Waters pour «des faits susceptibles de constituer des pratiques commerciales trompeuses, falsifications aggravées et tromperies aggravées».

Début 2024, des articles de presse ont révélé l’utilisation au cours d’années précédentes de traitements interdits (ultraviolets, charbon actif) sur des sites d’embouteillage de Nestlé Waters pour, selon la filiale du groupe suisse qui rassemble notamment les marques Vittel, Perrier et Contrex, «assurer la sécurité sanitaire» des eaux. Or une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques. Mi-mai, un rapport d’une commission d’enquête sénatoriale a estimé que ces traitements ont fait l’objet d’une «dissimulation par l’Etat».

Procédure accélérée

L’UFC-Que Choisir affirme par ailleurs avoir saisi le Tribunal judiciaire de Nanterre via un référé d’heure à heure, procédure accélérée qui permet d’assigner quelqu’un à comparaître dans un délai très bref, afin d’obtenir des mesures provisoires «de retraits du marché et de rappel de produits», «d’interdiction de commercialisation» et «la cessation des tromperies concernant ces eaux Perrier présentées comme “minérales naturelles”». L’audience est prévue au début du mois de juillet, selon le communiqué de l’association.

Une procédure judiciaire est déjà en cours à Paris après des plaintes d’associations de défense des consommateurs pour «tromperie» visant Nestlé Waters et son concurrent Sources Alma (marques Cristaline, St-Yorre, Vichy Célestins…).