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Alimentation : le sucre est encore partout, mais l’utilisation des édulcorants diminue

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Dans une vaste étude publiée ce mardi 19 mars, l’Agence nationale de sécurité sanitaire note une baisse du recours aux produits sucrants (aspartame, sirops) depuis une décennie.
Selon l'Anses, la majorité des aliments (77 %), y compris salés, comportaient encore au moins un ingrédient sucrant en 2020. (Voisin/Phanie.AFP)
publié le 19 mars 2024 à 7h29

Des évolutions contrastées. La part des ingrédients sucrants – sucre classique, édulcorants… – a baissé lors des années 2010 dans les produits vendus en France, ont conclu ce mardi 19 mars les autorités sanitaires, prévenant toutefois que cela n’équivalait pas forcément à des aliments globalement moins sucrés.

Pour établir ce bilan, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a étudié de 2008 à 2020 la composition de plus de 50 000 aliments transformés, sucrés comme salés, pour évaluer la fréquence à laquelle ils comportent des ingrédients sucrants – le classique sucre blanc (saccharose), mais aussi des édulcorants comme l’aspartame, ainsi que des sirops et jus de fruits.

L’agence conclut qu’en 2020, la majorité des aliments (77 %), y compris salés, comportaient encore au moins un ingrédient sucrant. Mais il y a eu «une baisse de l’utilisation des ingrédients sucrants au cours des dix dernières années, notamment les sirops de sucre et les édulcorants», note l’Anses. Cette amélioration sur la forme est due au fait que les industriels sont moins enclins à utiliser un grand nombre d’ingrédients sucrants.

Mais l’agence prévient qu’il ne faut pas en conclure à une baisse générale de la teneur en sucre des aliments : «Cette tendance est en partie liée à des reformulations de produits par les industriels», détaille l’Anses. «Des compositions ont été revues pour privilégier des ingrédients très courants, comme le sucre blanc […] ou qui sont perçus comme plus naturels”, tels que les jus de fruits.» Par contraste, «les sirops de sucres ou les édulcorants de synthèse sont nettement moins utilisés», ajoute l’Anses.

L’étude examinant seulement la nature et la fréquence des ingrédients inclus mais pas les quantités utilisées, «rarement indiquées sur les emballages», il n’est pas donc possible de tirer des conclusions en matière de santé publique.

En revanche, l’Anses a publié simultanément une autre étude qui se concentre sur les boissons sans alcool. Elle conclut, cette fois, à un réel recul de leur teneur en sucre dans les années 2010. «Cette tendance initiée entre 2010 et 2013 s’accentue fortement à partir de 2013», note l’agence.

«Ce résultat peut s’expliquer par la mise en place de mesures visant à réduire les taux de sucres des boissons», dont la mise en place en 2012 d’une taxe sur les boissons contenant des sucres ou des édulcorants ajoutés.