Menu
Libération
Consommation

Aliments transformés : plus des deux tiers des produits ont une origine «opaque», selon l’UFC-Que choisir

Alimentationdossier
Selon la nouvelle enquête de l’association de consommateurs, publiée ce jeudi 28 mars, 47 % des ingrédients «n’ont aucune origine mentionnée» et 22 % une «origine purement générique avec des mentions floues».
La volaille, le porc et le bœuf font partie des aliments dont les informations sont le plus souvent manquantes. (Mathieu Thomasset/Hans Lucas)
publié le 28 mars 2024 à 9h40

Raviolis en boîte pâteux, croque-monsieur au jambon élastique, salades sans goût… Pour plus des deux tiers des ingrédients composant les produits alimentaires transformés, les fabricants agro-industriels ne donnent que peu d’information sur l’origine, selon une enquête de l’UFC-Que Choisir publiée ce jeudi 28 mars. Plus précisément, parmi les 243 aliments transformés de grandes marques qui ont été disséqués, «pour 69 %» d’entre eux, «l’opacité règne sur leur origine», dénonce l’association de consommateurs. Selon elle, 47 % des ingrédients «n’ont aucune origine mentionnée» et 22 % une «origine purement générique avec des mentions floues», comme «origine UE ou non UE».

Dans le détail, «c’est pour les céréales et les légumes, catégorie d’aliment n’ayant jamais fait l’objet d’une obligation d’étiquetage, que le manque d’information est le plus marqué avec 84 % d’ingrédients sans origine précise mentionnée, suivie par la volaille (64 %), le porc (38 %) et le bœuf (32 %)», liste l’association, qui s’est focalisée sur les principaux ingrédients représentant une part significative de l’aliment fini.

L’UFC-Que choisir, qui a scanné au total 14 grandes marques nationales et de distributeurs, note que l’opacité «n’est pas due, comme le prétendent certains industriels, à une variabilité inévitable des provenances d’ingrédients mais bien à des politiques d’approvisionnement propres à chaque marque». Elle appelle à rendre obligatoire un indicateur d’origine.

La marque Marie, par exemple, est capable de préciser l’origine pour «plus de 8 ingrédients sur 10 pour les plats préparés» de l’échantillon, quand Fleury Michon ne le fait que pour moins de 20 % des ingrédients. Autre exemple : «Bonduelle communique la provenance précise pour 7 légumes sur 10, Cassegrain ne le fait que pour près d’un légume sur 10».

Un indicateur nommé «Origine info»

Le gouvernement a annoncé fin février vouloir créer un indicateur d’origine des produits alimentaires, qui sera nommée «Origine info», et pour lequel un cahier des charges doit être déterminé d’ici le 1er mai. Il doit se faire sur la base du volontariat, afin de rester, selon Bercy, dans le cadre du droit européen.

Pour l’UFC-Que Choisir, «le futur affichage sera sans effet s’il reste volontaire». L’association assure que le règlement européen sur l’étiquetage des aliments permet de «rendre obligatoire l’Origine info». Elle appelle en outre à ce que l’affichage de l’origine des ingrédients concerne aussi la restauration hors foyer, notamment les grandes chaînes.