Colmar, 9 heures, un mardi de décembre. Patrick, Nouri et Jean-Michel s’activent autour de leur camion orange. Une fois par semaine, les éboueurs récupèrent des poubelles un peu spéciales : celles destinées aux biodéchets. Dans ce quartier résidentiel du sud de la ville, chaque adresse a son bac brun, ici rempli de pelures d’oranges et d’avocats, là de vieilles feuilles de poireaux ou de restes de viande. A Colmar, le tri des déchets alimentaires a commencé en 2011 pour se généraliser progressivement à toute l’agglomération : 20 communes pour 116 000 habitants.
Figurant parmi les pionnières en la matière, la ville s’est inspirée des pratiques allemandes, notamment celles de Fribourg-en-Brisgau, à 50 kilomètres de là, de l’autre côté du Rhin. «Au départ, on a choisi la collecte en porte-à-porte pour simplifier au maximum le geste de tri», explique le chef de service gestion des déchets à la ville de Colmar, Laurent Ott, qui se félicite d’un poids des poubelles d’ordures ménagères résiduelles passé de 310 kilos annuels par habitant en